Obscurite du dehors (l')

fiction by Cormac McCarthy

Blurb

Certains avouent, écrivent ou chantent que Cormac McCarthy est le plus grand écrivain vivant outre-Atlantique. Malgré la subjectivité du jugement, c'est la vérité ! Pour preuve - et au hasard - un roman de la force de L'Obscurité du dehors. Rarement mentionné lorsque le cas McCarthy est évoqué, ce texte de 1968 est sa meilleure liqueur, le livre qui marque la vraie naissance narrative d'un grand styliste, immense poète du désespoir humain. Et lorsque McCarthy fait grincer ses phrases comme Flannery O'Connor, dès qu'il plonge ses mains dans la matière chère à Faulkner, bref lorsqu'il caresse apparemment de trop près une certaine idée de la littérature américaine, son style ample, capable de délires baroques comme des épures les plus nues, l'éloigne de toute comparaison. Surtout que L'Obscurité du dehors ne joue pas dans la même cour que celle des aînés cités. Debout sur une Bible en feu, McCarthy prend ses personnages chez les rogatons de Satan, mal-formés physiques ou cérébraux dont même Dieu ne voudrait plus... Cette Obscurité tombe lorsqu'un enfant naît de l'inceste entre un frère et sa soeur. À l'insu de la mère, le père abandonne le nouveau-né dans un bosquet de peupliers plantés en pleines Appalaches. La pauvre femme se lance alors à la recherche de son enfant... À ce défilé de "freaks" intemporels, viennent s'ajouter des bandits de grands chemins aux neurones plus qu'atrophiés. Bref, le baroque n'est pas seulement atteint, il est surpassé. Un tel roman impressionne d'autant plus qu'il est court, sa flamboyance intérieure émanant de cette économie des mots ou plutôt de celle de ces mots non écrits. Avec Suttree, onze années plus tard, McCarthy optera pour une incontinence stylistique plus en phase avec ses idées, l'Ulysse de Joyce pointant alors le bout de son nez. Mais ici, l'auteur américain réussit à contenir les élans de sa plume. L'Obscurité du dehors n'est peut-être que son second roman, il n'en est pas moins l'une des pièces maîtresses d'une oeuvre qui l'est tout autant. --Marc Zisman

First Published

1968

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