Blurb
Où est le peuple français aujourd’hui, qu’est devenue la notion même de peuple ? Y a-t-il encore une communauté suffisante de destins, la possibilité d’un « nous » ? Toutes ces questions – lucides, brûlantes, virulentes, émues – parcourent le premier roman de Jean-Eric Boulin, Supplément au roman national. Au fil des scènes, le peuple apparaît comme une gigantesque addition d’invisibles face aux apparents, aux nantis, aux privilégiés de l’éternelle société du spectacle, à la caste béate, inconsciente et arrogante des politiques. Les invisibles sont trop fatigués pour se rassembler, pour songer à la lutte des classes, pour ne pas sombrer dans les mirages du commerce et de l’envie. La solution est individuelle. Pour certains, elle est extrémiste. Comme Kamel Barek et Yann Guillois qui, lassés d’endurer les humiliations, se révoltent contre une France qui n’est plus, surtout pour ses immigrés, qu’une publicité mensongère. Mais la rage commence à monter des profondeurs, c’est le malheur qui rougeoie dans le gris des banlieues, c’est la colère de tous les indigènes de la République, de la jeunesse françarabe, c’est l’embrasement d’une France réduite bientôt à un vieux souvenir de flammes. Une France qui attend son sauveur, l’homme politique providentiel. Il n’y a pas de clans, de nuances de peau dans la détresse, il y a juste les riches et les pauvres et, entre eux, ce supplément de vide que Jean-Eric Boulin cerne avec son intelligence, ses visions et son amour des invisibles.
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